Des chercheurs ont publié leurs préoccupations éthiques concernant la désextinction. Dans Conservation Biology, Robert Sandler affirme que la réintroduction d’espèces éteintes dans l’environnement peut être nocive pour les espèces modernes, en tant qu’espèce envahissante.
Un animal ne vient jamais seul. Il vit dans un environnement précis, et il est parfois lié à des parasites, mais aussi à des espèces mutualistes. La présence ou l’absence de l’environnement et des autres espèces peut influencer le succès de la désextinction.
Le dauphin de Chine, par exemple, s’est éteint en 2006 à cause de la pollution de son environnement. Si on ramenait une telle espèce à la vie, où vivrait-elle? Il n’existe plus aucun environnement sauvage pour ce dauphin qui ne soit pollué à l’extrême.
Aussi, il est important de savoir qu’un espèce ressuscitée, même si elle est génétiquement identique à ce qu’elle avait été avant l’extinction, n’aura pas le même comportement. Les parents qui vont élever les premiers clones de l’espèce seront d’une espèce parente, et vont influencer leur comportement.
Il pourrait également y avoir un impact négatif direct sur certaines espèces en danger. Un proche parent de l’espèce éteinte doit être utilisé dans le processus de désextinction. Par exemple, pour faire revivre le mammouth laineux, les scientifiques comptent utiliser des éléphants d’Asie femelles comme mères porteuses. Mais comme cet éléphant est lui aussi en danger, est-il vraiment sage d’utiliser les femelles de l’espèce qui sont encore en vie, pour ce projet de faire revivre le mammouth?
Finalement, les efforts et les ressources (des millions de dollars) mis à la tentative de résurrection d’espèces éteintes seraient probablement mieux utilisées si elles étaient mises au service de la conservation d’espèces en danger.
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