Le thylacine

Plutôt inconnu il y a quelques décennies, le thylacine est devenu une des « célébrités » parmi les espèces éteintes. Non seulement ses caractéristiques sont fascinantes, mais le magnifique marsupial à dos rayé pourrait bien un jour revivre grâce au clônage!

Type d'animal Endroit où il a vécu Raison de l'extinction
Mammifère (marsupial) Tasmanie Chasse

Nomenclature

Nom latin: Thylacinus cynocephalus
Autres noms en Français: loup marsupial, loup de Tasmanie, tigre de Tasmanie 
Noms en Anglais: thylacine, Tasmanian tiger, Tasmanian wolf

Morphologie

Contrairement à son allure canine et à son surnom de « Tigre de Tasmanie », cet animal n’appartient ni aux canins, ni aux félins. Le thylacine est un marsupial.

Il a effectivement une poche ventrale où grandissent les petits durant plusieurs mois, et détail unique, cette poche est renversée, c’est-à-dire que l’ouverture se trouve vers la queue de l’animal, et non vers la tête comme c’est le cas des autres marsupiaux.
La poche contient quatre tétines, les portées étant donc d’un maximum de quatre petits. (souvent entre 2 et 4.)

Le thylacine avait une espérance de vie de 12 à 14 ans. La longueur de son corps se situe entre 1,23m et 1,95m, la queue faisant près du tiers de cette longueur. En général, les mâles étaient plus grands que les femelles. 

Comparons sa longueur avec celle de d’autres animaux:

Animal Longueur moyenne
Thylacine entre 1,23 m et 1,95m
Loup entre 1,40 m et 1,90 m
Coyote entre 0,80 m et 1,10 m
Lion femelle entre 1,40 m et 1,75 m

Deux caractéristiques morphologiques sont particulièrement intéressantes : la première est la très grande ouverture de sa gueule, une des plus grandes du règne animal.

La deuxième est la frappante ressemblance avec les canidés, bien que le thylacine ne leur soit pas apparenté. Il s’agit, en effet, d’un cas surprenant d’évolution parallèle de deux espèces.

Illustrations

Comportement

C’était un prédateur nocturne qui chassait seul. Toutefois, des femelles ont été vues chassant avec de jeunes thylacines, probablement leurs rejetons encore immatures.

D’après les observations qui en furent faites, le thylacine n’était pas tellement rapide à la course, mais il était très endurant. Il avait l’habitude d’épuiser ses victimes par une longue course, plutôt que de les surprendre par un sprint, comme on le voit chez d’autres prédateurs. On dit aussi qu’il avait une grande agilité pour grimper et sauter, et certains ont rapporté avoir observé le thylacine s’embusquer comme un chat et sauter sur sa proie.

Le thylacine se nourissait principalement de kangourous, de wallabies et de wombats, ainsi que de petits rongeurs et d’oiseaux.

Ses habitats favoris étaient la forêt et les champs.

Photos de thylacine

Histoire de l'extinction

Le thylacine a existé en Tasmanie jusque dans les années 1930, où il fut exterminé par l’homme.

Depuis le début du 19ème siècle, la Tasmanie fut habitée par des éleveurs de moutons qui voyaient le thylacine comme une menace pour leurs troupeaux. Des chasses intensives au thylacine ont débutées vers 1840, et de 1888 à 1909, le gouvernement payait les chasseur pour chaque thylacine tué. Plus de 2000 ont ainsi été abattus en échange d’argent!

Le dernier thylacine à être chassé le fut par un fermier de l’île, un certain M. Wilf Batty, en 1930.

Wilf Batty

Wilf Batty

Le dernier thylacine détenu en captivité mourut le 7 septembre 1936, au zoo d’Hobart. C’était une femelle appelée Benjamin. Son gardien avait oublié de faire entrer l’animal dans son abri pour la nuit, et Benjamin est morte des suites de son exposition au froid.

Des tentatives de protection de l’espèce sont arrivées trop tard. En effet, 647 000 hectares du territoire de Tasmanie furent déclarés zone de protection du thylacine… en 1966 ! De plus, l’espèce a été déclarée « espèce protégée » en 1933 seulement.

Vidéo de thylacine

Cette vidéo a été prise en 1933, il s’agit de Benjamin, le dernier thylacine vivant connu, qui est mort en 1936.

Des thylacines en Australie

Depuis des milliers d’années, les thylacines existaient aussi en Australie et en Nouvelle-Guinée, comme le démontrent des fossiles découverts en ces endroits, et comme le laissent supposer des peintures rupestres faites sur des rochers australiens par des Aborigènes.

Peinture rupestre représentant un thylacine

Peinture rupestre représentant un thylacine

Mais l’espèce n’y existe plus depuis environ 3000 ans, sans que nous sachions véritablement pourquoi. L’hypothèse la plus souvent retenue est que les dingos, des chiens importés sur ces îles par les premiers hommes à s’y installer, auraient fait une chaude lutte au thylacine, mangeant les mêmes proies, et étant plus rapide à la course. Cette hypothèse n’est toutefois pas concluante, lorsqu’on regarde la quantité de proies disponibles qui aurait pu suffire amplement aux deux espèces, la facilité qu’avait chacune des espèce à s’adapter à des habitats différents, et le fait que le dingo est diurne alors que le thylacine était nocturne.

Une hypothèse plus récente suggère que le thylacine s’est éteint de ces régions à cause d’une sécheresse de l’environnement résultant en une perte de la végétation dense. 

Se pourrait-il que l'expèce ne soit pas éteinte?

Ce serait possible.

Depuis la mort de Benjamin en 1936, les rapports d’observation du thylacine ou la découverte de traces probables de ces animaux ne sont pas rares. Déjà, en 1938, des traces sont trouvées lors d’une expédition en Tasmanie.

Ces rapports sont trop nombreux pour être cités ici, mais mentionnons qu’il en existe aussi un grand nombre qui se seraient produits en Australie. Entre autre, ces traces de pas ont été photographiées en Janvier 2004, dans le Grippsland en Australie.

Et comme pour tout mystère qui se respecte, les canulars abondent, et nuisent à ceux qui cherchent sincèrement à trouver des indices prouvant que des thylacines seraient toujours vivants.

Cliquez ici pour accéder à l’article complet Le thylacine serait-il encore vivant?

Le clonage du thylacine

Pendant que le généticien George Church travaille à son projet de faire revivre le mammouth par clonage à partir de l’éléphant d’Asie, Andrew Pask, de l’Université de Melbourne, travaille sur son projet du thylacine: en 2017, il a atteint une étape importante en réussissant à séquencer le génome entier de l’animal. 

Les étapes suivantes présentent des défis de taille: en effet, le proche parent toujours vivant du thylacine est un numbat, qui possède environ 95% d’ADN identique avec le thylacine. Ce n’est pas beaucoup, quand on sait que le mammouth et l’éléphant d’Asie ont en commun 99% de leurs gênes.

Cliquez ici pour accéder à l’article complet: Ramener des espèces animales éteintes à la vie: on y est presque!

Mais la science avance vite, et beaucoup gardent l’espoir de voir un jour des thylacines vivants sur les terres de Tasmanie.

3 Comments on “Le thylacine

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